Quelles perspectives pour le Brésil ?

LVMH

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Plus vaste pays d’Amérique latine, le Brésil est aussi son pays le plus peuplé, avec plus de 200 millions d’habitants. Accueillant la Coupe du monde en 2014, puis les Jeux olympiques en 2016, le pays est au centre de toutes les attentions. Après plusieurs années de croissance soutenue, son économie marque le pas, mais suscite toujours autant d’enthousiasme. Présentation de ses spécificités.

 

Longtemps éclipsé par la Chine, l’Inde et la Russie, le Brésil est l’un des marchés émergents qui a suscité le plus d’espoir à la fin des années 2000. Redynamisée après des années 1990 marquées par une inflation galopante, l’économie brésilienne présentait alors un bilan enthousiasmant avec une croissance à 7,5 % en 2010. Sous la présidence de Lula, 60 millions de Brésiliens sont ainsi sortis de la pauvreté, venant grossir les rangs d’une classe moyenne qui représente désormais la moitié de la population, avec plus de 100 millions d’individus. Soit autant de nouveaux consommateurs qui ne demandent qu’à dépenser.

 

Depuis, le pays a connu quelques turbulences. Attendue à 4 %, la croissance a ralenti en 2011 pour n’afficher qu’un taux de 2,7 %. En 2012, elle n’était plus que de 1 %, avant de revenir à 2,5 % en 2013. Une réelle peur du déclassement a touché les Brésiliens passés de la pauvreté à la petite classe moyenne. Une vague de contestation s’est alors manifesté dans les rues, pour demander aux gouvernants brésiliens une meilleure allocation des dépenses publiques. Ont  notamment été remis en cause les investissements consentis pour la construction des stades de la Coupe du monde et par extension les retombées liées à l’événement. Selon Aldo Rebelo, le ministre des Sports, la Coupe du monde aura cependant un impact positif, qui se fera aussi ressentir sur le long terme. Prolongé par les JO de 2016, cet effet « Coupe du monde » pourrait selon lui accroître de 0,4 point par an la croissance de l’économie, jusqu’en 2019.

 

Si l’économie brésilienne a ralenti, ce n’est pas le cas de son marché du luxe : ce dernier devrait maintenir une croissance annuelle de 30 % jusqu’en 2018. Le Brésil reste donc attractif pour les marques du luxe. Malgré une fiscalité qui rend les articles importés deux à trois fois plus chers qu’en Europe ou aux Etats-Unis, et une administration procédurière couplée à un système fédéral complexe de 26 Etats, les griffes les plus prestigieuses continuent de s’y implanter. Vingt-cinq ans après Louis Vuitton et plus de dix ans après Dior, de nombreuses Maisons du Groupe y sont désormais présentes, parmi lesquelles les plus récentes implantations sont celles de Sephora, Fendi et Hublot.