Le futur s’invite à la Fashion Week de Paris

Mode & Maroquinerie

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Une rencontre interstellaire entre le XVIIIe et le futur imaginé par Raf Simons chez Christian Dior, des avatars et hologrammes chez Louis Vuitton et Kenzo, un nouveau designer chez Loewe, ont rythmé une Fashion Week parisienne résolument tournée vers l’avenir.

 

Au cœur d’un gigantesque cube de miroirs posé au centre de la Cour Carrée du Louvre, Raf Simons a présenté pour Christian Dior des modèles aux coupes Pompadour, qui empruntent leurs matières, leurs imprimés et leurs détails à une époque futuriste minimaliste. Les longs manteaux-capes se portent par-dessus des shorts tandis que les robes à panier amples se prolongent en corsets modernes maintenus par des boutons-clips.

 

C’est dans le cadre d’exception de la Fondation Louis Vuitton, dont l’ouverture au grand public aura lieu le 27 octobre 2014, que Nicolas Ghesquière a présenté le défilé Louis Vuitton. De gigantesques hologrammes humains ont ouvert le show, énonçant la valeur fondamentale du lieu, une liberté de création totale. Ce mantra a guidé le designer qui a dessiné d’amples pantalons en velours ornés de motifs orientalisants, des robes de dentelle noire et blanche fermées par des cols à longs lacets de tissu, et des sacs en cuir se portant pliés en deux.

 

Kenzo a aussi mêlé le virtuel au réel pour son défilé. Knola, un avatar en 3D diffusé sur écrans LED géants, a accueilli les invités dans le skate park où se tenait le show. Tel un messager venu du futur, Knola a rappelé qu’il n’existe pas de planète B où fuir si la nôtre venait à disparaître. Umberto Leon et Carol Lim ont pris le parti de l’optimisme face à ce message en présentant une collection ingénue et régressive, composée de pièces oversize enveloppantes déclinées en couleurs pastel.

 

L’expérimentation des matières et des couleurs fût aussi l’un des points forts de cette Fashion Week. Pour sa première collection de prêt-à-porter féminin chez Loewe, Jonathan Anderson a revisité le cuir, matériau fétiche de la Maison. Au travers de créations jouant sur des diagonales marquées, il décline les peaux de toutes les couleurs en robe longues, trenchs, pantalons évasés.

 

Une même rigueur graphique se retrouve chez Céline. Phoebe Philo a composé un vestiaire contemporain où de longues robes aux imprimés floraux font écho à la rigueur de tailleurs-kimono noirs cintrés. Habituée aux associations surprenantes réalisées avec élégance, la créatrice a travaillé la céramique pour cette collection, qu’elle utilise en fermoir de robes, broches et pendentifs.

 

Pour le printemps-été prochain, Riccardo Tisci a adopté un ton plus espiègle chez Givenchy, revisitant l’uniforme de bureau noir pour créer une collection charnelle jouant sur les contrastes entre le cuir et les dénudés. Les lacets, cuissardes, anneau en fer et clous ont la part belle dans ce défilé où le vêtement est pensé comme une seconde peau, sublimant les corps, et non un uniforme d’apparat.