Les tribus masculines de l’été 2016
Mode & Maroquinerie
·
Toujours plus inspirées et audacieuses, les collections masculines se construisent autour de parti-pris créatifs marquants. Lors des défilés printemps-été 2016, les Maisons du groupe LVMH ont présenté des tribus aux signes distinctifs affirmés.
Romantique et bourgeois tout en étant rebelle et hors normes, l’homme Dior mêle l’uniforme militaire au streetwear pour une balade dans les jardins à la française de Versailles. Présentée dans un décor fait de 2 000 rosiers Fée des Neiges, la collection mêle les motifs jacquard à l’imprimé camouflage sur les mailles, multiplient les fermetures éclairs sur les revers des vestes, et orne les costumes de bijoux en céramique dessinés par la créatrice Kristin McKirdy.
Kim Jones a imaginé une véritable World Clique pour Louis Vuitton, mêlant les inspirations venues du monde entier de la manière la plus surprenante. Dans cette collection, le jersey des joueurs de baseball américains devient une pièce de soie brodé de motifs traditionnels thaïs. L’imprimé camouflage des parkas militaires devient une série de coups de pinceaux bleus dégradés sur une palette de peintre. Pour l’été 2016 « Volez, Voguez, Voyagez » affirment les messages inscrits sur les sweats.
Chez Fendi, l’homme expose ses contrastes. Silvia Venturini Fendi a recherché la perfection dans l’imperfection en mettant les opposés en tension. Les pantalons amples sont cassés par des vestes courtes et cintrées, et les motifs soignés à la manière de délicats ornements ont été délavés, se laissant deviner plus qu’observer.
Kenzo reste fidèle au thème de l’aventurier nomade pour cette saison, mais se tourne cette saison vers l’imaginaire des grands explorateurs d’antan. La Maison propose un vestiaire rationnalisé et utilitariste, où les toiles de tentes et les parachutes deviennent les tissus de vêtements techniques rappelant les sahariennes. Les vêtements, quant à eux, sont labellisés par de grandes étiquettes énonçant leur fonction : PULL.
Riccardo Tisci poursuit le thème mystique chez Givenchy au travers d’une collection qui rappelle le temps des templiers. Les silhouettes ultra-amples sont agrémentées de colliers en forme de clefs sur des cols ouverts, et des motifs christiques ornent des hauts transparents et des toges courtes. Un univers à la virilité ambigüe et assumée où le créateur a placé une série de silhouette haute couture, dont une portée par Naomi Campbell évoquant une prêtresse de temps modernes.
La sophistication tout en légèreté est la ligne directrice de la collection d’Alessandro Sartori chez Berluti. Inspiré par la rigueur et la simplicité du projet urbain de Le Corbusier à Chandigarh en Inde, le créateur en a repris les contrastes colorés où le gris pâle alterne avec le violet vif. La technicité est à l’honneur, avec des chemises en cuir de kangourou d’une finesse extrême, et une parka faîte d’un mélange de papier et de soie pour une sensation aérienne et une imperméabilité totale.