André-Marc Delocque-Fourcaud, petit-fils de Sergueï Chtchoukine : « L’étrange sentiment qu’on m’a rendu ma mémoire »
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Grand artisan de la réunion de la Collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton, André-Marc Delocque-Fourcaud, petit-fils de Sergueï Chtchoukine, témoigne de son bonheur de voir exposée à Paris une grande partie des chefs d’oeuvre acquis par son grand-père, il y a un siècle de cela.
Que ressentez-vous à l’idée de voir la collection de votre grand-père rassemblée en France pour la première fois ?
Je ressens une grande émotion et une profonde reconnaissance pour les principaux acteurs qui ont rendu cette exposition possible. Les musées de l’Ermitage, des Beaux-Arts Pouchkine comme la Galerie Tretiakov tout d’abord, qui ont prêté une telle quantité des trésors avec une grande générosité et une grande chaleur manifestement adressée à mon grand-père qui a acquis les derniers tableaux de sa collection, il y a juste cent ans. Ensuite LVMH et la Fondation Louis Vuitton, qui était sans doute la seule institution en France en capacité d’accueillir une exposition de tant d’œuvres extraordinaires des plus grands peintres du XXe siècle. Avec cette exposition, j’éprouve l’étrange et nouveau sentiment qu’on m’a rendu ma mémoire…
Quelle est l’œuvre qui vous touche le plus dans la collection de votre grand-père ?
Cela varie selon les époques de ma vie. En ce moment, j’ai un coup de cœur pour « La Montagne Sainte-Victoire » de Cézanne. Un tableau complètement cubiste de la base de la montagne qui s’élève jusqu’au sommet avec des couleurs et des contours de plus en plus simplifiés comme une ascension vers l’abstraction. Cézanne a vraiment été le peintre des peintres et le professeur symbolique de Matisse et Picasso.